Un mot, un poème : dispute d’amoureux, « Vrai, nous avons trop d’esprit », Verlaine.

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Un mot, un poème: dispute d’amoureux, « Vrai, nous avons trop d’esprit », Verlaine.

Vrai, nous avons trop d’esprit.

Vrai, nous avons trop d’esprit.
Chérie !
Je crois que mal nous en prit,
Chérie !
D’ainsi lutter corps à corps
Encore !
Sans repos et sans remords
Encore !

Plus, n’est-ce pas ? de ces luttes
Sans but,
Plus de ces mauvaises flûtes.
Ce luth,
Ô ce luth de bien se faire
Tel air,
Toujours vibrant, chanson hère
Dans l’air !

Et n’ayons plus d’esprit,
T’en prie !
Tu vois que mal nous en prit…
T’en prie.
Soyons bons tout bêtement,
Charmante,
Aimons-nous aimablement
M’amante !

Chansons pour elle, Verlaine, 1891.

Verlaine dans ce poème de son recueil Chansons pour elle de 1891 décrit avec simplicité une dispute entre amoureux. La première strophe revient sur le moment de la dispute D’ainsi lutter corps à corps. Il montre la cruauté de ces disputes dans lesquelles des mots durs s’expriment Sans repos et sans remords. Paradoxalement, il expose des regrets dans les premiers vers: Je crois que mal nous prit . Et l’amour n’est jamais loins, reprend vite le dessus puisqu’il l’appelle Chérie!

La deuxième strophe raconte la deuxième étape, après la dispute. Là, le souhait, la volonté d’en terminer avec ces moments se lit: Plus n’est-ce pas de ces luttes? Plus encore, il pose l’inutilité de ces conflits entre deux êtres qui s’aiment: Sans but. La colère, la fatigue dont placé à la lassitude et à la réflexion sur le non sens de la dispute.

Enfin, la dernière strophe espère que cela ne se reproduise pas: Et n’ayons plus d’esprit. L’esprit ici est mauvais, il est contraire au sentiment sans réflexion. L’amour ne se réfléchit pas. Quand on pense trop, on en vient toujours à trouver des griefs, des reproches. Mieux vaut vivre simplement le sentiment : Soyons bons tout bêtement.

Verlaine dans ce poème définit à mon avis très bien le phénomène de la dispute dans un couple. Elle est dure, mais toujours mêlée du regret même dans l’instant d’une tension qui ne devrait exister. Ensuite, la lassitude gagne et espère que cette dispute sera la dernière. Vient enfin l’envie de réconciliation, de s’aimer sans plus y réfléchir. Enfin, tout le poème est marqué par l’inutilité de la dispute.

Il serait bon d’aimer sans jamais se disputer, mais seulement est-ce possible? Votre serviteur aujourd’hui en est persuadé, mais peut-être trop tard:-)

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