Prose poétique, épitaphe amoureux (12): Chapitre XI, mes responsabilités.

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Prose poétique, épitaphe amoureux (12): Chapitre XI, Mes responsabilités. 

Certainement mon dernier texte sur notre histoire sentimentale, sur nos quinze années de vie, sur notre récente séparation, sur ce drame qui nous déchire tous les deux. 

Les précédents écrits criaient ma colère, ma souffrance, mon incompréhension quant à sa liaison, que je perçois légitimement comme une trahison. 

Seulement….seulement…seulement…j’en suis le principal responsable. Si je ne l’ai évoqué avant, c’est que je ne ressens qu’aujourd’hui ce qu’elle m’assène de manière itérative depuis plus d’une année et demi: « Tu m’as fait tellement de mal, que je suis allé trouver quelqu’un d’autre pour me faire du bien. C’est de ta faute. » Et elle a en partie raison. 

Je ne comprends entièrement qu’aujourd’hui, car je refais les mêmes erreurs stupides depuis quelques semaines, même concentrées en une semaine. Et j’ai eu un déclic après l’avoir eu au téléphone : j’ai été et je suis un idiot. C’est un constat dur, mais enfin lucide sur moi-même. 

Si la moitié de ma vie a perdu une grande partie de son désir et de son amour pour moi depuis un an et demi, c’est que mon mauvais comportement remonte à trois ans. Elle l’a daté elle-même de 2018. Je suis d’accord avec elle. Nous avions séjourné une semaine en Andalousie à Pâques. Nos corps et nos cœurs s’accordaient encore dans des mélodies joyeuses et simples. Puis, j’ai sombré dans ce que l’on pourrait peut-être nommer une dépression. Je n’aime pas le mot, encore moins y être associé; il ne sert cependant plus à rien de nier la vérité. 

Dès lors je n’ai plus habité notre foyer, je me suis réfugié dans la bière, j’ai commencé à être aigri et j’ai déversé mon aigreur sur la femme que j’aime, car elle était à mes côtés. Au bout d’un an et demi, elle a craqué, elle m’a quitté pendant un mois, …mais avait fait une rencontre. Je me serais peut-être quitté moi-même. Je la dénigrais sans raison, je l’aimais toujours en profondeur, mais sans lui montrer, en mettant plutôt chaque jour à l’épreuve son tendre petit cœur. Je lui ai fait du mal. Elle n’a pas dû comprendre, et souffrir. J’ai été un imbécile…

J’ai décidé alors de changer, de plus l’écouter, de l’observer, et de me relever, mais le mal était fait, et il fallait du temps pour tout soigner. Pourtant, même sur la fin de sa liaison, quand elle devenait plus sérieuse, elle ne voulait pas qu’on se sépare. Même aujourd’hui, trois mois et demi plus tard, alors que je l’ai quittée, elle ne parle jamais de rupture définitive. Il serait peut-être temps qu’au-delà de mon orgueil je vois enfin depuis trois ans que cette femme tient à moi énormément, certainement autant que je tiens à elle. Il serait peut-être temps que j’arrête de gâcher les chances de vivre heureux avec elle en toute simplicité.

Pourquoi aujourd’hui ? Pourquoi cette révélation ? Car ces dernières semaines, je redeviens stupide. Je bois beaucoup moins qu’il y a trois ans, mais je ne me mets pas à sa place et agit comme un idiot. De mi-Mai jusqu’à fin Juillet, j’ai été relativement intelligent. Exprimer ma colère semblait légitime. Ensuite, depuis mi-Juin, elle revenait vers moi. A pas feutrés, sans avoir encore tout digérer, mais avec l’envie de reconstruire. Mi-Juillet, nous nous sommes rapprochés, et avons envisagé d’écrire à la rentrée un nouveau chapitre de notre histoire. Puis….

Depuis un mois, je redeviens stupide et ne vois rien. Je m’énerve de nouveau sans raison, alors que je souhaite notre réunion. Je dévie de mon objectif par un orgueil compulsif. Je suis proche d’avoir les réponses que je lui demande, les actions pour que je lui pardonne, et la vie heureuse que nous appelons de nos vœux tous les deux. Et non, je la presse, alors qu’elle souhaite me parler, et elle se ferme logiquement. Et non, je l’invective, alors qu’elle souhaite de la gentillesse, et elle se braque évidemment. Et non, je suis incohérent, alors qu’elle souhaite que je la rassure, alors elle repart fatiguée et triste. 

Pourquoi aujourd’hui? Car la semaine fut un concentré de mon imbécilité. Mercredi dernier, à son initiative, nous prenons un verre à la terrasse d’une brasserie. Je ne suis même pas capable de voir quand elle effectue un pas vers moi. L’entrevue se termine rapidement. Je lui expose ma colère, et continue dans la soirée par textos et mail. Le lendemain, je m’excuse comprenant que nous cherchions la même chose! Résultat, cette femme qui ne tient pas à moi, qui ne cherche pas à revenir, qui se fout de notre amour passe plus de trois heures au téléphone le soir avec moi. Et Samedi midi, telle une hirondelle annonçant le printemps, elle débarque par surprise à l’appartement. Nous sommes heureux de nous voir dans ces conditions. Elle me propose alors de dîner ensemble. Hier soir, nous dînons. Je suis sur le qui-vive. Je sens comme en Juillet, que nous sommes proches de nous retrouver, et pourtant au lieu de la mettre en confiance, je la brusque de nouveau… Je crois être le seul à essayer de trouver un chemin pour reconstruire. Comme dit plus haut, je suis un idiot. 

Nous pouvons vivre le présent, et dans un second temps construire notre futur. Si elle sent qu’elle peut retrouver l’homme qu’elle a aimé, je comprends maintenant qu’elle est prête à beaucoup donner. Et là, je n’ai plus le droit de déconner, car cette femme-là, je pourrai de nouveau avec confiance l’adorer. 

Mea Culpa mon amour. Accepte s’il te plaît des excuses tardives. 

Fin. 

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