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Poésie de temps trouble : l’oeil était noir.
De la tombe, l’oeil était noir.
Des enfers provenaient le soir.
La cloche sonnait le mouroir.
Les idiots jouaient dans les squares.
Tant que bruissaient les abattoirs.
Le ciel bleu de désespoir.
Le sol, saleté des trottoirs.
La vie, rangée dans des tiroirs.
Et les ébats dans les mouchoirs.
Tout se vendait pour un dollar.
Les saisons étaient en retard.
Il ne restait plus rien à boire.
Même plus un simple pétard.
La vie fuyait en entonnoir.
L’humeur chassait le moindre espoir.
Les gens ne pensaient qu’à l’argent
Quand beaucoup faisait avec sans.
Il reste ceux qui peuvent
Il reste ceux qui se meuvent
Il reste ceux qui sont là.
Il reste quoi de la loi?
Il reste quoi de la volonté ?
Il reste peu de la volupté.
Il subsiste peu de la liberté.
Nous regardons sans yeux les plus faibles,
Dans nos gares , nos rues, devant nos hôpitaux,
Nous regardons peu, et rions avec nos amis au téléphone
Et d’autres souffrent
Ils ne peuvent le dire dans des réunions teams ou ailleurs
Ils ne peuvent le dire dans des communications gouvernementales
Ils sont.
Ils sont blancs, noirs, arabes, jeunes ou âgés
Ils sont éparpillés.
Ils sont seuls, en groupe,
Agressifs ou pacifiques.
Ils sont où vous n’êtes pas
Là, où même en confinement
Ça ne rigole pas.
Je ne sais si la prière sert
Il fait froid, évitons de l’amitié le désert…
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