L’illusion comique, une pièce baroque. (Corneille,1636)

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L’illusion comique, une pièce baroque.

Voici quelques éléments permettant de prouver que L’illusion comique (1636) est une pièce baroque.

Tout d’abord, la date de représentation de la pièce la situe dans le mouvement baroque. En effet, le classicisme débute juste, et n’est pas encore le mouvement littéraire dominant comme sous le règne de Louis XIV (1661-1715). Corneille, à cet égard, connaît une carrière différente de celles de Racine ou de Molière. Il commence sous l’ère baroque pour terminer dans le classicisme.

Ensuite, les règles de vraisemblance ne sont pas respectées. Déjà la règle des trois unités subit plusieurs déviances. Dès l’exposition (le début de la pièce), nous balançons entre deux lieux: la grotte d’Alcandre et Bordeaux où se trouvent Clindor et Matamore. L’unité de temps n’est absolument pas respectée: quatre jours passent dans l’acte IV, et l’acte V se situe deux années plus tard. Enfin, plusieurs intrigues se mêlent, plusieurs récits s’enchâssent: principalement la volonté d’Alcandre de retrouver son fils (intrigue principale) et les intrigues amoureuses de Clindor.

La vraisemblance subit encore une anicroche avec l’illusion très présente dans le baroque (et dans le titre de la pièce!). Ce jeu d’illusion s’exprime dès le début par l’irruption du surnaturel: Alcandre le magicien fait apparaître dans sa grotte des scènes de vie de Clindor. L’illusion se détache encore dans le véritable sens de la pièce. Le spectateur s’attend à voir un père qui retrouve son fils, puis se laisse entraîner dans des scènes comiques de commedia dell’arte, pour finalement comprendre que l’œuvre met en abîme le théâtre, porte une réflexion sur l’art théâtral.

Le baroque se remarque encore dans le mélange des genres, proscrit par le classicisme. La pièce se déroule comme une comédie, après le premier acte inaugural ressemblant à un prologue. Le tragique s’invite à partir de l’acte IV, notamment les monologues d’Isabelle et de Clindor (IV, 1 et IV, 7), et surtout dans l’acte V avec la mort de Clindor avant le dénouement final (V, 4). Ainsi, l’Illusion comique peut se percevoir en partie comme une tragi-comédie.

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