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L et J Histoire d’amour (Ep7), Dis moi-pourquoi ne sommes-nous plus ensemble?: Hong-Kong astral♥️
Être léger, s’amuser…je ressassais, cela n’allait pas aider. Je ne me sentais pas léger du tout! Pourtant je volais tel un frelon à travers l’espace profond. Mais mon coeur était lourd d’amour et de questions. Intérieurement, je l’enviai, elle avait dû trouver de la légèreté avec un autre et s’épanouir, quand moi, j’étais dans ma quête insensée…
Enfin, pour une fois, termine ce que tu as commencé, et avec les réponses que tu glanes, tu pourras avancer. Ces idées un peu sombres m’empêchèrent d’admirer le paysage stellaire, toujours extraordinaire de mon nouveau trajet jusqu’au moment où nous arrivâmes en vue de ma nouvelle étape.
Elle ressemblait à une de ces babioles pour touriste, une boule en verre avec un monument dedans. Sauf qu’ici, c’était tout une ville d’une taille considérable. Le dôme reflétait les couleurs rouge et or, et sur sa paroi, comme des décalcomanies, de dessinaient une grande muraille et une armée de guerriers en terre cuite. J’approchai d’une ville de l’empire du milieu, de l’orientale Chine. Je compris même avant de me poser que je trouverai des réponses. Je retournai sur les lieux de ses racines ancestrales, de sa culture première et seconde à la fois. Née dans le même pays que moi, elle venait pourtant aussi de là-bas, la terre de ses aïeux. Certainement une incompréhension qui nous avait éloignés ces dernières années. Je n’ai pas une double culture. Ni sinophone, ni particulièrement sinophile (je suis assez universaliste dans mes préférences), je n’étais pas outillé pour bien appréhender l’importance pour elle, presque la nécessité de retrouver la terre de ses ancêtres.
Une fois entré dans le dôme par une petite porte rectangulaire qui s’était matérialisée pour laisser passer l’ascenseur. Je survolai la gigantesque métropole. En quelques minutes, je reconnus le port aux parfums, Hong-Kong. Au-delà des souvenirs qui m’assaillirent en un déferlement, je souhaitai surtout qu’elle ait eu l’occasion d’y revenir. C’est chez elle, c’est là où elle se sent bien.
Hong-Kong en apparence n’avait pas changé. Je survolai le petit village de Tai O, surnommé la petite Venise (c’est fou le nombre de Venise qu’on trouve dans le monde!) avec ses canaux et ses maisons de pêcheurs sur pilotis. Le surnom nous avait fait sourire, ainsi que ma réaction de chaleur après avoir avalé des piments. Le survol de Kowloon ensuite sur la terre ferme me rappela mes ballades pendant qu’elle travaillait. Puis je descendis vers l’île de Hong-Kong. Le fourmillement des gens et des enseignes de la vaste artère commerçante du quartier de Causeway Bay me parut familier quartier à lisière duquel elle avait habité, à Tin Hau, quelques pâtés de maison où les immeubles n’étaient pas si hauts. Puis Central et ses hautes tours de verre modernes, j’eus du mal à sonder pour apercevoir Lan Kwai Fon que nous avions connu de nuit avec ses bars et ses dancing. Mais c’est à Sheung Wan que me déposa l’ascenseur au milieu d’une ruelle, étrangement déserte.
Les boutiques y étaient traditionnelles. Les poissons séchés pendaient en face d’herboristeries, qui jouxtaient des vendeurs de jade. Le gigantisme des immeubles à Hong-Kong m’avait impressionné (notamment les échafaudages en bambou), mais aussi écrasé, comme si je me trouvais dans une scène du film Blade Runner. Dans ce quartier aux airs de grand bazar d’extrême-orient, je me trouvai plus en adéquation avec mon âme.
Je marchai tout en observant. Et au détour d’une ruelle qui ne payait pas de mine, un enfant m’invita à entrer dans un bâtiment. C’était un tout petit temple, une minuscule pagode, pas de celles que visitent les touristes. D’ailleurs, en respirant l’odeur caractéristiques des vieilleries à peine masquée par l’encens, je me dis que personne ne devait venir. L’enfant me guida vers le fond. Nous montâmes un escalier pour nous arriver dans une salle minuscule avec un autel en bois sculptés, peint en rouge. Devant était assis en position de lotus un vieil homme qui ressemblait en tous points à l’image du sage chinois, avec une longue barbiche de poils soyeux et blancs. Le garçon sortit de la pièce. Je m’assis inconfortablement sur une natte en face du sage. Après plusieurs minutes de silence, il prit la parole:
« – Dormeur d’amour vous êtes, et vous cherchez des réponses. Vous n’écoutiez pas auparavant, et aujourd’hui vous êtes avide de savoir. Posez-votre question, dit-il avec calme et sérénité. »
J’étais un peu impressionné par ce qu’il savait, le décorum, et la plénitude qui se dégageait de l’homme. Surtout, il parlait ma langue!
« – Je n’ai qu’une question, s’il vous plaît, dites-moi pourquoi ne sommes-nous plus ensemble? demandai-je avec un peu d’espoir. Si je pouvais trouver ma réponse philosophale, cela devait être sur sa terre ancestrale.
– M’avez-vous bien observé Dormeur d’amour? Ai-je l’air un expert en relations sentimentales? me repondit-il après plusieurs longues minutes d’attente à caresser sa barbiche. Il avait le sens du spectacle.
– Euh, non effet…
-Alors pourquoi me poser cette question? m’interrogea-t-il cette fois avec une lueur dans les yeux.
– Tout d’abord parce que j’ai été conduit ici. Ensuite, car vous appartenez à sa terre, à ses racines, et que vous pourriez comprendre ce que je n’arrive à saisir, argumentai-je.
– Les racines ne mentent pas. La terre non plus. Mais tu n’as pas besoin de mon infinie sagesse pour te répondre que tu n’as pas porté assez attention à sa soif de retour vers ses origines, n’est-ce pas? dit-il tout en caressant encore sa barbiche tellement satisfait de lui-même que j’avais envie de lui mettre une claque. Mais on ne frappe pas un vieil homme et je ne suis pas violent, tout du moins physiquement.
– Non, grand sage, je l’avais déjà deviné, répondis-je crispé.
– T’es-tu particulièrement intéressé à la culture chinoise? As-tu appris le cantonais pour le partager avec elle? me questionna-t-il de nouveau avec un ton plus inquisiteur.
-Non, j’ai été feignant et peu attentif à cet aspect d’elle. Je ne l’ai jamais vue comme une femme chinoise. Elle était L., je ne la voyais qu’ainsi….
-Encore toi et ta vision Dormeur d’amour. Oh, je ne dis pas que tu as tort, que ta vision n’est pure, aimante et belle. Mais elle est la tienne, et si tu l’aimais ou que tu l’aimes encore, il serait peut-être temps triple imbécile de barbare venu de la mer de prendre en compte la vision qu’elle a d’elle-même! s’emporta-t-il soudain.
– Euh, il me semble que vous avez parfaitement raison grand sage….
– Oui, enfin, désolé pour cet éclat, mais ma divine sagesse a du mal à comprendre parfois ce peuvent vous trouver à vous les Occidentaux patauds nos précieuses filles célestes. Néanmoins, Dormeur d’amour, vous êtes sincère et fidèle en amour comme en amitié, vous m’êtes sympathique. Je ne sais si vous trouverez toutes vos réponses, et je ne sais si vous la retrouverez, car seul la moitié du chemin vous appartient. Par contre ayez confiance en vous, la force, la volonté, la foi que vous y mettez prouvent que vous n’avez pas cessé entièrement d’être l’homme qu’elle aime, d’être celui que vous aimez aussi, finit-il sur ces paroles solennelles. »
À ce moment-là, l’enfant pénétra en trombe dans la pièce. Il parla de manière urgente à son maître. Je quittai cette pagode clandestine. Je le compris quand dans la rue je vis des diriger vers elle. Hong-Kong avait changé finalement. Le Mainland, la Chine continentale avait sorti les dents contre la liberté. En mon for intérieur je ne pouvais qu’espérer qu’elle puisse tout de même un jour y retourner. Avec moi, pourquoi pas.
Comme par magie, deux ruelles plus loin, je reconnus mon ascenseur dans un recoin. Nous nous envolâmes bien vite. En-dessous, c’était l’émeute, des matraques contre des parapluies. À l’emplacement de la pagode clandestine, un cœur brillait.
Juste avant de sortir du dôme, la petite voix familière toqua à mes oreilles:
« – Tu as bien écouté le sage? me demande-t-elle.
– Oui, il était intéressant. Je suis désolé de t’avoir blessé en ne me mettant pas à ta place assez, en ne prenant pas assez en considération Hong-Kong, ta maison.
– Oui tu m’as blessé, et c’est mieux de le reconnaître même tardivement. Je ne voulais pas te blesser non plus mon chéri… »
Et comme d’habitude, la voix s’évanouit. Que c’est agaçant ! (À suivre…)
Les précédents épisodes ici: ♥️ Dis- mois, Pourquoi ne sommes-nous plus ensemble? (1) L et J Dis-moi, pourquoi ne sommes-nous plus ensemble?(2): De la psychologie♥️ L et J Dis-moi, pourquoi ne sommes-nous plus ensemble?(3): Une petite Catalane♥️ L et J Histoire d’amour(Ep4):Dis-moi pourquoi ne sommes-nous plus ensemble?(Ep4): Un jardin sidérant.♥️ L et J, Histoire d’amour (5): Dis-moi pourquoi ne sommes-nous plus ensemble?(Ep5) La cartomancienne♥️ L et J Histoire d’amour(Ep6), Dis-moi pourquoi ne sommes-nous plus ensemble?(Ep6): Planète Tinder♥️
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