Barbier de Séville, Acte II (2), scène 15, Beaumarchais, 1775, commentaire.

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Le Barbier de Séville, Acte II (2), scène 15, Beaumarchais, 1775, commentaire.

Scène XV

BARTHOLO, ROSINE.

Bartholo, le regarde aller.

Il est enfin parti. (À part.) Dissimulons.

Rosine.

Convenez pourtant, monsieur, qu’il est bien gai, ce jeune soldat ! À travers son ivresse, on voit qu’il ne manque ni d’esprit, ni d’une certaine éducation.

Bartholo.

Heureux, m’amour, d’avoir pu nous en délivrer ! Mais n’es-tu pas un peu curieuse de lire avec moi le papier qu’il t’a remis ?

Rosine.

Quel papier ?

Bartholo.

Celui qu’il a feint de ramasser pour te le faire accepter.

Rosine.

Bon ! c’est la lettre de mon cousin l’officier, qui était tombée de ma poche.

Bartholo.

J’ai idée, moi, qu’il l’a tirée de la sienne.

Rosine.

Je l’ai très bien reconnue.

Bartholo.

Qu’est-ce qu’il te coûte d’y regarder ?

Rosine.

Je ne sais pas seulement ce que j’en ai fait.

Bartholo, montrant la pochette.

Tu l’as mise là.

Rosine.

Ah, ah ! par distraction.

Bartholo.

Ah ! sûrement. Tu vas voir que ce sera quelque folie.

Rosine, à part.

Si je ne le mets pas en colère, il n’y aura pas moyen de refuser.

Bartholo.

Donne donc, mon cœur.

Rosine.

Mais, quelle idée avez-vous, en insistant, monsieur ? est-ce encore quelque méfiance ?

Bartholo.

Mais vous, quelle raison avez-vous de ne pas la montrer ?

Rosine.

Je vous répète, monsieur, que ce papier n’est autre que la lettre de mon cousin, que vous m’avez rendue hier toute décachetée ; et puisqu’il en est question, je vous dirai tout net que cette liberté me déplaît excessivement.

Bartholo.

Je ne vous entends pas.

Rosine.

Vais-je examiner les papiers qui vous arrivent ? Pourquoi vous donnez-vous les airs de toucher à ceux qui me sont adressés ? Si c’est jalousie, elle m’insulte ; s’il s’agit de l’abus d’une autorité usurpée, j’en suis plus révoltée encore.

Bartholo.

Comment, révoltée ! Vous ne m’avez jamais parlé ainsi.

Rosine.

Si je me suis modérée jusqu’à ce jour, ce n’était pas pour vous donner le droit de m’offenser impunément.

Bartholo.

De quelle offense parlez-vous ?

Rosine.

C’est qu’il est inouï qu’on se permette d’ouvrir les lettres de quelqu’un.

Bartholo.

De sa femme ?

Rosine.

Je ne la suis pas encore. Mais pourquoi lui donnerait-on la préférence d’une indignité qu’on ne fait à personne ?

Bartholo.

Vous voulez me faire prendre le change et détourner mon attention du billet, qui sans doute est une missive de quelque amant ; mais je le verrai, je vous assure.

Rosine.

Vous ne le verrez pas. Si vous m’approchez, je m’enfuis de cette maison, et je demande retraite au premier venu.

Bartholo.

Qui ne vous recevra point.

Rosine.

C’est ce qu’il faudra voir.

Bartholo.

Nous ne sommes pas ici en France, où l’on donne toujours raison aux femmes ; mais, pour vous en ôter la fantaisie, je vais fermer la porte.

Rosine, pendant qu’il y va.

Ah, Ciel ! que faire ?… Mettons vite à la place la lettre de mon cousin, et donnons-lui beau jeu de la prendre.

(Elle fait l’échange, et met la lettre du cousin dans sa pochette, de façon qu’elle sorte un peu.)

Bartholo, revenant.

Ah ! j’espère maintenant la voir.

Rosine.

De quel droit, s’il vous plaît ?

Bartholo.

Du droit le plus universellement reconnu, celui du plus fort.

Rosine.

On me tuera plutôt que de l’obtenir de moi.

Bartholofrappant du pied.

Madame ! madame !…

Rosine tombe sur un fauteuil et feint de se trouver mal.

Ah ! quelle indignité !…

Bartholo.

Donnez cette lettre, ou craignez ma colère.

Rosinerenversée.

Malheureuse Rosine !

Bartholo.

Qu’avez-vous donc ?

Rosine.

Quel avenir affreux !

Bartholo.

Rosine !

Rosine.

J’étouffe de fureur.

Bartholo.

Elle se trouve mal.

Rosine.

Je m’affaiblis, je meurs.

Bartholo, lui tâte le pouls et dit à part.

Dieux ! la lettre ! Lisons-la sans qu’elle en soit instruite.

(Il continue à lui tâter le pouls, et prend la lettre, qu’il tâche de lire en se tournant un peu.)

Rosinetoujours renversée.

Infortunée ! ah !…

Bartholo, lui quitte le bras, et dit à part :

Quelle rage a-t-on d’apprendre ce qu’on craint toujours de savoir !

Rosine.

Ah ! pauvre Rosine !

Bartholo.

L’usage des odeurs… produit ces affections spasmodiques.

(Il lit par-derrière le fauteuil en lui tâtant le pouls. Rosine se relève un peu, le regarde finement, fait un geste de tête, et se remet sans parler.)

Bartholoà part.

Ô Ciel ! c’est la lettre de son cousin. Maudite inquiétude ! Comment l’apaiser maintenant ? Qu’elle ignore au moins que je l’ai lue !

(Il fait semblant de la soutenir, et remet la lettre dans la pochette.)

Rosine, soupire.

Ah !…
Bartholo.

Eh bien ! ce n’est rien, mon enfant ; un petit mouvement de vapeurs, voilà tout ; car ton pouls n’a seulement pas varié.

(Il va prendre un flacon sur la console.)

Rosine, à part.

Il a remis la lettre ! fort bien.

Bartholo.

Ma chère Rosine, un peu de cette eau spiritueuse.

Rosine.

Je ne veux rien de vous : laissez-moi.

Bartholo.

Je conviens que j’ai montré trop de vivacité sur ce billet.

Rosine.

Il s’agit bien du billet ! C’est votre façon de demander les choses qui est révoltante.

Bartholo, à genoux.

Pardon : j’ai bientôt senti tous mes torts ; et tu me vois à tes pieds, prêt à les réparer.

Rosine.

Oui, pardon ! lorsque vous croyez que cette lettre ne vient pas de mon cousin.

Bartholo.

Qu’elle soit d’un autre ou de lui, je ne veux aucun éclaircissement.

Rosinelui présentant la lettre.

Vous voyez qu’avec de bonnes façons, on obtient tout de moi. Lisez-la.

Bartholo.

Cet honnête procédé dissiperait mes soupçons, si j’étais assez malheureux pour en conserver.

Rosine.

Lisez-la donc, monsieur.

Bartholo, se retire.

À Dieu ne plaise que je te fasse une pareille injure !

Rosine.

Vous me contrariez de la refuser.

Bartholo.

Reçois en réparation cette marque de ma parfaite confiance. Je vais voir la pauvre Marceline, que ce Figaro a, je ne sais pourquoi, saignée au pied ; n’y viens-tu pas aussi ?

Rosine.

J’y monterai dans un moment.

Bartholo.

Puisque la paix est faite, mignonne, donne-moi ta main. Si tu pouvais m’aimer, ah ! comme tu serais heureuse.

Rosine, baissant les yeux.

Si vous pouviez me plaire, ah ! comme je vous aimerais.

Bartholo.

Je te plairai, je te plairai ; quand je te dis que je te plairai !

(Il sort.)

Exemple d’un plan de commentaire avec introduction et conclusion de la scène 15, Acte II du Barbier de Séville, Beaumarchais, 1775, commentaire.

(Ceci n’est pas un modèle, mais un exemple. Votre réflexion personnelle peut mener à d’autres pistes de lecture.)

Introduction :

Le Barbier de Séville débute la trilogie sur la famille Almaviva, qui continue ensuite avec le Mariage de Figaro(1784) et La Mère coupable(1792). . Le théâtre de Beaumarchais est à son image, plein de rebondissements, pour un homme qui fut marié trois fois, inventeur, musicien, voyageur, financier, agent secret et trafiquant d’armes. Si son expression est la plupart du temps comique, ses préoccupations sont celles de son temps, du temps des Lumières et de la remise en cause des traditions de l’Ancien régime.(accroche avec informations sur l’auteur et son œuvre)

Pièce comique en quatre actes, l’intrigue principale est traditionnelles des farces avec un barbon (Bartholo) qui souhaite épouser une jeune femme orpheline sous sa tutelle (Rosine), dont le comte Almaviva est amoureux. Figaro, ancien serviteur de l’aristocrate, va remplir le rôle d’entremetteur entre le comte et Rosine, afin d’exaucer les désirs de son maître. Dans cette scène, Bartholo, le barbon, cherche à savoir si sa promise, Rosine, est amoureuse d’un autre, le Comte. Un mot d’amour donné à Rosine va déclencher la jalousie de Bartholo. L’action de la scène déroule les diverses manières de Rosine d’échapper à la découverte de Bartholo. (présentation du passage).

Quelle vision de l’amour nous présente Beaumarchais dans cette scène ? (problématique)

Dans un premier temps, nous montrerons que la scène est vivante et rythmée, typique d’une comédie de l’auteur. Ensuite, nous analyserons sa vision du couple, et plus particulièrement de la femme au XVIIIème siècle. (annonce de plan).

(introduction en quatre partie avec l’accroche, la présentation du texte, la problématique, l’annonce de plan).

I- Une scène trépidante.

(phrase d’introduction de la partie avec rappel du thème lors de la rédaction)

a) Une écriture vivante.

    • Une scène avec de nombreuses répliques, mais très courtes. Aucune ne dépasse quelques phrases. Rythme rapide de la scène.
    • Stichomythie : passage de « Malheureuse Rosine ! » à « Je m’affaiblis, je meurs »
    • Ponctuation expressive tout au long de la scène : « ce jeune soldat ! », « Comment révoltée ! », « Quel avenir affreux ! », ou à la fin « que je plairai ! » par exemple.
    • Dialogue marqué par des questions pressantes de la part de Batholo et des réponses évasives, ou d’autres questions de Rosine : « le papier qu’il t’a remis ? » « Quel papier ? », « est-ce encore quelque méfiance ? » « quelle raison avez-vous de ne pas la montrer ? », par exemple.

b) Les retournements de situation.

    • Scène complexe marquée par plusieurs retournements de situation, et une progression vers la résolution de la lecture de la lettre pour Bartholo, de la conservation de son amour secret pour Rosine.
    • Plusieurs parties composent cette scène : 1) du début jusqu’à « Donne donc mon coeur », mise en place de l’élément de conflit « le papier », 2) jusqu’à « Donnez cette le lettre , ou craignez ma colère », la montée de la tension entre les deux personnages. 3) jusqu’à « (Il va prendre un flacon sur la console) », la réussite du piège de Rosine 4) jusqu’à la fin, la victoire de Rosine.
    • Plusieurs retournements de situation : une atmosphère légère au début « m’amour », « Ah,ah ! Par distraction. », « mon coeur », où Bartholo croit mener le jeu « Dissimulons. ». Ensuite, feinte de colère de Rosine, et emportement donc de Bartholo « Si je ne me mets point en colère », puis compréhension par ce dernier de la stratégie de Rosine « Vous voulez me faire prendre le change et détourner mon attention du billet. A ce moment-là, Rosine paraît perdue : « Ah, Ciel ! Que faire ? ».
    • nouveau coup de théâtre avec l’échange des deux lettres : « Mettons vite à la place la lettre de mon cousin… », et malaise imaginaire de Rosine, et changement de ton de Bartholo : « Pardon :j’ai bientôt senti tous mes torts… », qui ne veut plus lire la lettre « A Dieu ne plaise que je te fasse une pareille offense »

c) Le comique.

    • Comique de situation traditionnel du barbon dupé par les deux jeunes amoureux qui se voient en secret, ici directement devant lui à la scène précédente. Le spectateur est au courant de cette situation, jeu avec le public par les apartés : « Rosine, à part : Si je ne le mets point en colère, il n’y aura pas moyen de refuser. »
    • comique de répétition:l’insistance de Bartholo pour lire la lettre, l’insistance de Rosine à refuser.
    • Comique de geste : « montrant la pochette », « frappant du pied », « tombant sur un fauteuil et fait semblant de se trouver mal »…, beaucoup de didascalies durant le passage du malaise de Rosine exagèrent les gestes et les attitudes des personnages pour créer le rire chez le spectateur.
    • Changements de ton de Bartholo caricaturaux : mielleux « m’amour », « mon coeur », « mignonne », violent « Du droit le plus universellement reconnu, celui du plus fort », « Donnez cette lettre ou craignez ma colère ».

(phrase de conclusion/transition de la partie lors de la rédaction)

II- La victoire de la femme.

(phrase d’introduction de la partie avec rappel du thème lors de la rédaction)

a) Le barbon ridicule.

    • Bartholo présente tous les attributs du barbon, il est âgé, et surtout jaloux : « Il est enfin parti », et paranoïaque « Mais vous, quelle raison avez-vous de ne pas le montrer ? ». Cependant, sa jalousie, inhérente à tout le passage, est fondée.
    • Il présente les caractéristiques communes du machiste, utilisation de la force « je vais fermer la porte », ou le droit du plus fort, vision classique de la femme obéissante : « Comment révoltée ! Vous ne m’avez jamais parlé ainsi. ».
    • Clichés sur la fragilité de la femme et de ses « humeurs » : « un petit mouvement de vapeurs ».
    • Seulement, ridicule du personnage qui se sait non désiré : « Je te plairai, je ta plairai…je te plairai ». Ainsi, il débute le dialogue pour éviter de brusquer Rosine : « m’amour », « n’es-tu pas curieuse… », et le finit en espérant la calmer. Mais, il ne peut masquer sa mesquinerie : « Lisons-là sans qu’elle en soit instruite »(Rosine entend et voit tout), et surtout ne peut cacher sa défaite devant la colère de Rosine.

b) La stratégie de Rosine.

    • elle a un but : conserver le secret de son amour pour le comte, et développe au fur et à mesure de la scène des tactiques pour y parvenir.
    • Elle se dérobe en jouant l’ingénue : « Quel papier ? », « Je ne sais pas seulement ce que j’en ai fait ».
    • Elle cherche ensuite à l’énerver : « Si je ne le mets pas en colère, il n’y aura pas moyen de refuser. ». Elle joue elle-même la colère : « Si c’est jalousie, elle m’insulte ; s’il s(agit de l’abus d’une autorité usurpée, j’en suis plus révoltée encore ».
    • Elle menace de partir et de le quitter : « Si vous m’approchez, je m’enfuis de cette maison ». Puis, ensuite devant tous ses échecs, échange les lettres pour duper Bartholo : « Elle fait l’échange ». et, pour l’attirer dans le piège, feint d’être malade : « Je m’affaiblis, je meurs ».
    • Sa comédie mêlée à la duperie de Bartholo va culpabiliser ce dernier, et lui permettre de gagner ce conflit en se présentant à la fin comme n’ayant rien à cacher : « Lisez-là donc monsieur ».

c) Une réflexion sur la condition féminine et sur le couple.

    • Rosine n’a pas le choix et est contrainte dans sa situation, comme une femme de l’Ancien Régime, qui n’a pas le choix de son union.
    • Droit supérieur de l’homme : « Vais-je examiner les papiers qui vous arrivent ? », à quoi il répond, « De sa femme ? », pas d’intimité pour les femmes à l’époque. Ou encore, « De quel droit, s’il vous plaît ? » « Du droit le plus universellement reconnu, celui du plus fort », c’est à dire celui des hommes.
    • Une femme forte mise en avant par l’auteur : ses multiples refus, « je m’enfuis de cette maison », sa victoire finale.
    • Seulement tristesse de leur relation : « Malheureuse Rosine !», «  Quel avenir affreux ! », qui traduit son désespoir d’être avec lui.
    • Enfin, relations amoureuses sans réciprocité quand Bartholo jure à la fin qu’il lui plaira, et encore plus, quand elle dit « Si vous pouviez me plaie, ah ! Je vous aimerais ». Suite à cette scène comique, une fin tragique et pathétique.

(phrase de conclusion/transition de la partie lors de la rédaction)

Conclusion :

 

Cette scène correspond au théâtre de Beaumarchais par son rythme soutenu. Les répliques sont courtes, la ponctuation expressive, et les retournements de situation multiples. La tonalité comique ne cesse d’être présente aussi. Le siècle des Lumières n’est pas absent de ce passage à travers une réflexion tragique sur les relations amoureuses. L’homme âgé, le barbon se trouve ridiculisé. La femme, Rosine, paraît forte. Mais, l’amour semble une donnée lointaine dans l’accord du mariage. La femme est ici un objet, facile à utiliser, quand elle n’est pas intelligente et manipulatrice. Rosine est l’exception, Beaumarchais nous le fait bien ressentir. (réponse à l’annonce de plan)

L’auteur nous délivre à travers cette scène une vision de la femme, et plus encore des relations de couple, originale pour l’époque. Rosine, forte et résistante, s’en sort par son intelligence. Bartholo se retrouve en infériorité, malgré sa position masculine. Beaumarchais nous offre une réflexion acérée sur l’amour dans l’Acien Régime, qui ne s’explique pas par les sentiments, mais seulement par les statuts sociaux. (réponse à la problématique).

La manière dont se comporte Bartholo avec Rosine dans le Barbier de Séville peut nous rappeler l’envie du même Comte dans le Mariage de Figaro pour Suzanne, la promise de Figaro. Beaumarchais met à chaque fois en avant l’amour, et dénonce la position supérieure des hommes. (ouverture)

(conclusion en trois parties avec la reprise des conclusions partielles, la réponse à la problématique, et l’ouverture).

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