Le loup et l’agneau, La Fontaine, commentaire, analyse.

Le Loup et l’Agneau

La raison du plus fort est toujours la meilleure :
Nous l’allons montrer tout à l’heure.
Un Agneau se désaltérait
Dans le courant d’une onde pure.
Un Loup survient à jeun qui cherchait aventure,
Et que la faim en ces lieux attirait.
Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ?
Dit cet animal plein de rage :
Tu seras châtié de ta témérité.
– Sire, répond l’Agneau, que votre Majesté
Ne se mette pas en colère ;
Mais plutôt qu’elle considère
Que je me vas désaltérant
Dans le courant,
Plus de vingt pas au-dessous d’Elle,
Et que par conséquent, en aucune façon,
Je ne puis troubler sa boisson.
– Tu la troubles, reprit cette bête cruelle,
Et je sais que de moi tu médis l’an passé.
– Comment l’aurais-je fait si je n’étais pas né ?
Reprit l’Agneau, je tette encor ma mère.
– Si ce n’est toi, c’est donc ton frère.
– Je n’en ai point. – C’est donc quelqu’un des tiens :
Car vous ne m’épargnez guère,
Vous, vos bergers, et vos chiens.
On me l’a dit : il faut que je me venge.
Là-dessus, au fond des forêts
Le Loup l’emporte, et puis le mange,
Sans autre forme de procès.

Exemple d’un plan de commentaire avec introduction et conclusion.

(ceci est évidemment un exemple, et non un modèle. Votre réflexion personnelle peut mener à d’autres pistes de lecture)

Le Loup et l’agneau

( livre I, Fables de La Fontaine)

Introduction :

La Fontaine remet le genre de la fable à la mode au XVIIème siècle en pleine apogée du classicisme en s’inspirant des Anciens, Esope et Phèdre. Les mettant à l’honneur du Dauphin de France (fils de Louis XIV et de la reine Marie-Thérèse 1661-1711), il utilise souvent le monde animal pour montrer les injustices de son temps. La fable, petit apologue, s’inscrit avec lui dans le classicisme du siècle de Louis XIV, « plaire et instruire ». (contexte littéraire et auteur)

Le Loup et l’agneau conserve ces caractères. Issu du premier livre, elle conte la rencontre d’un loup et d’un agneau au bord d’une rivière. Et le plus fort mange le faible, après un dialogue. L’originalité vient de la violence de la fable, et de l’annonce de la morale au premier vers. (présentation générale du texte, thème)

Construite en commençant par la toute fin, constituée par seulement 29 vers, elle possède un rythme rapide et peu de fioritures. Cependant, elle garde toute la philosophie des fables, et enseigne par l’exemple animal une vérité fondamentale, mais cruelle.( présentation générale du texte forme)Cette fable au milieu des autres semblent originale par sa violence, et l’engagement de l’auteur.(problématique)

Sa construction ,en apparence classique, lui donne une grande force, appuyée par la volonté de conviction de La Fontaine. Brut, le texte est par contre d’une grande efficacité et d’une grande profondeur sur l’injustice. ( annonce de plan)

(Introduction : quatre parties avec accroche, présentation du texte, problématique, annonce de plan)

I- Une fable originale.

( petite phrase d’introduction, de rappel du thème, lors de la rédaction)

a) Un récit vif et plaisant…

  • personnification animale, registre du merveilleux : les animaux parlent (citer deux vers au discours direct).
  • Utilisation omniprésente du discours direct (vers 6 à 26)
  • récit rapide : quelques alexandrins, jusqu’à 4 pieds.
  • Reprise des étapes de la fable : situation initiale (vers 3 à 6) péripéties (vers 7 à 29) Morale (vers 1,2)

b) Mais dur.

  • Une hétérométrie dérangeante : vers de 4, 8, 10 et 12. Rythme saccadé et irrégulier. De nombreuses allitérations en R, de sonorité rude.
  • Grand développement du champs lexical de la violence : rage (vers 8), chatié (vers 9), colère (vers 11) cruelle (vers 18), venge (vers 26).
  • une situation réaliste : les loups chassent les agneaux, le forêt habitat des loups.

c)Convaincre par la fable.

  • Morale explicite écrite dès le début (contrairement à l’usage) avec pour but d’interpeller le lecteur directement : « Nous l’allons montrer tout à l’heure » (vers 2).
  • Annonce d’une volonté de démonstration, par la raison, la logique.
  • Marques de la généralité, de son universalité en-dehors de la situation particulière de la fable : « Nous » (vers 2), « on » (vers 26).

(quelques lignes de conclusion / transition vers la partie suivante, lors de la rédaction)

II- Une dénonciation de l’injustice.

( petite phrase d’introduction et de rappel du thème, lors de la rédaction)

a) La victime.

  • représentation de la victime sacrificielle : référence à la Bible, et Abraham.
  • Agneau associé à l’innocence : « onde pure » (vers 4), jeunesse « je tette encor ma mère » (vers 21).
  • Respectueux de l’autorité : « Sire », « Majesté », vouvoiement « votre » (vers 10), « Elle » (vers 15).
  • Personnification du petit peuple, du tiers-état.

b) Le puissant.

  • Marque sa supériorité par le tutoiement : « te » (vers 7), « Tu » (vers 18), « tu » (vers 19)
  • Propriétaire du territoire, et avide : « Je ne puis troubler sa boisson » (vers 17), cherche encore à accentuer son emprise « Et que la faim attirait en ces lieux » (vers 6).
  • Face à l’innocence de l’agneau, dureté du loup, champs lexical de la barbarie : « animal plein de rage » (vers 8), « bête cruelle » (vers 18). Contrairement à l’agneau, le loup est caractérisé donc par sa bestialité.
  • Le loup représente évidemment le grand seigneur, l’aristocrate, le puissant qui terrorise le faible                                                  c)Le constat de l’injustice.
  • la morale du premier vers paraît inexorable : « toujours » (vers 1)
  • la justice semble ne pas exister : « sans autre forme de procès » (vers 29)
  • entre le peuple et l’aristocratie, pas de possibilité de se défendre pour le faible : l’agneau argumente avec raison (« je ne puis troubler sa boisson » (vers 17), « …si je n’étais pas né ? » (vers 20), « Je n’en ai point. »(vers 23)), le loup cherche un prétexte de plus en plus absurde pour satisfaire son envie : « Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ? » (vers 7), « Et je sais que de moi tu médis l’an passé. » (vers 19), et il conclue en mettant les agneaux, les bergers, les chiens dans un même ensemble absurde.
  • enfin, conclusion sombre et cruelle malgré la défense de l’agneau : « Le loup l’emporte, et puis le mange » (vers 28), triomphe de l’arbitraire.

(quelques lignes de conclusion de la partie, lors de la rédaction)

Conclusion :

Cette fable de La Fontaine, « Le Loup et l’Agneau », se présente comme une fable classique de La Fontaine avec ses étapes habituelles, et un registre didactique masqué par le merveilleux. Cependant, la présence de la morale au tout début du texte, ainsi que l’âpreté, la sécheresse du propos lui offrent sa particularité. L’auteur utilise certainement la violence afin de dénoncer une réalité cruelle, l’injustice qui règne dans la société de son temps entre les puissants et les faibles.

( reprise des conclusions partielles, et réponse à l’annonce du plan dans l’introduction)

Le fabuliste déplore cette réalité, mais montre par l’intelligence de l’agneau et la férocité du loup, que malheureusement elle est inéluctable. Il signe évidemment une satire sociale féroce qui met en avant le manque de justice, d’équité dans des conflits entre la noblesse et le tiers-état.

(réponse à la problématique posée dans l’introduction)

A cet égard, La Fontaine se présente comme un écrivain précurseur des Lumières et de leurs critiques sur les inégalités et l’arbitraire. « Le Loup et l’agneau » n’est pas pour autant une fable solitaire dans l’oeuvre de La Fontaine. Sa morale rappelle beaucoup celle des « Animaux malades de la peste », qui possède néanmoins une forme plus traditionnelle.

(comparaison et ouverture).

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2 commentaires sur “Le loup et l’agneau, La Fontaine, commentaire, analyse.”

  1. Je trouve l’explication fabuleuse
    Les vers de la fontaine bien organisé
    Son époque était d’une cruauté
    On l’a comprends avec clarté à travers le loup et l’agneau
    Le loup n’est pas tendre du tout
    L’agnea n’y est pour rien si le loup est chassé par le berger
    Normal il égorge le troupeau
    La faim justifie peut-être le sacrifice
    Pas au point un tel carnage
    Après il se plaint d’etre chassé par le berger avec son chien puis le peuple dans son territoire la forêt
    Le loup a tellement faim qu’il terrorise tout ce qu’il approche
    Est ce une ‘faim’en soit

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