L et J Histoire d’amour(Ep6), Dis-moi pourquoi ne sommes plus ensemble?: Planète Tinder♥️

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L et J Histoire d’amour(Ep6), Dis-moi pourquoi ne sommes plus ensemble?: Planète Tinder♥️

Nouveau trajet entre les étoiles et les planètes, j’apercevais une étoile filante. Je fis le vœu de la retrouver et vis son sourire dans les filaments de feu de la comète. Ressassant les propos de la devineresse, je me promis de ne plus balayer d’un revers de main les intérêts de ma belle pour les entrelacs du destin. Comme l’écrivait Jules Laforgue: Nous sommes aimés comme des fous, nous nous sommes quittés sans en parler. Malgré les heures passées à discuter, je ne lui avais posé que peu de questions sur elle. Obsédé par nous, par moi, je croyais avoir le temps, comme toujours, je ne sentais pas qu’elle ne serait plus là.

Ah! C’est quand le temps a fui qu’on en mesure sa valeur! Mes fluctuations philosophiques ne freinaient pas la courbe oblique de mon ascenseur magique. Nous arrivions dans l’orbite d’une petite planète, de la taille de la Lune. Sa surface, vue de l’espace, clignotait sans arrêt, sauf un faisceau continu qui traçait le mot « Tinder ». J’eus un mouvement de redressement du dos. Je ne savais pas que la société était présente dans l’espace….

J’atterris au milieu de la planète devant un building en verre, comme on en trouve dans les grands centres d’affaire des métropoles. En haut du gratte-ciel, évidemment, s’affichait une grande enseigne Tinder. Le mot ressemble étrangement à Kinder, comme pour évoquer une friandise. J’entrai dans un hall immense, très moderne, aux lignes épurées. Personne ne s’y trouvait. Je ne voyais que des robots qui nettoyaient le sol, les carreaux, s’affairaient sur des écrans, et volaient ou roulaient dans tous les sens, certainement en train d’accomplir une tâche pressante.

Un hologramme féminin se matérialisa devant moi. C’était l’image d’une jolie femme sensuelle, sans vulgarité. Sa voix douce et mélodieuse m’informa:

« – Bonjour Dormeur d’amour, vous êtes attendu par notre président, veuillez me suivre s’il vous plaît ? »

Et je la suivis, ou plutôt je suivis un hologramme sans consistance. Après une petite marche, qui me parut infinie dans ce décor de science-fiction capitaliste, je me retrouvai devant un ascenseur.

« – Notre président à son bureau au quatre-vingt troisième et dernier étage. Il est ravi de vous recevoir, montez donc, me dit l’ectoplasme électronique avec un sourire dans la voix et sur les pixels de son visage. »

Je ne savais pas trop si je devais remercier un hologramme, par habitude politesse, je le fis quand même. Depuis mon départ dans les étoiles, c’était la première fois que j’empruntai un autre ascenseur que le mien. Il monta en ligne droite à grande vitesse. Toutes les parois transparentes me permirent de voir l’intérieur de chaque étage. Et je ne vis que des serveurs électroniques avec des diodes vertes et rouges qui ne cessaient de clignoter. Chaque clignotement signifiait-il une inscription, un échange, une rencontre? J’étais dubitatif. Le voyant lumineux de l’ascenseur affichait 83. L’ascenseur s’arrêta, j’étais arrivé.

Les portes s’ouvrèrent sur un bureau gigantesque ouvert sur une terrasse avec piscine et végétation. La vue était époustouflante à cette altitude. À ma droite, un espace salon avec canapés, et table basse. À ma gauche, un bar qui aurait pu se trouver sur la plage d’une île paradisiaque. Face à moi, un bureau fonctionnel et design. Et derrière, sur le fauteuil de bureau en cuir le plus clinquant et confortable que je n’avais jamais vu, un homme vêtu d’un costume à plusieurs milliers d’euros, une montre encore plus chère au poignet, qui avait un sourire aux dents parfaitement alignées d’une blancheur immaculée, qui valait plus que la montre et le costume réunis. Il se leva rapidement.

« – Ah! Bonjour Dormeur d’amour! Vous allez bien? Vous avez l’air en forme. Vous désirez un verre, un café? Asseyez-vous enfin, m’accueillit-il avec une implication commerciale impeccable.
– Bonjour Monsieur. Je vous remercie, je vais juste m’asseoir. Et je joignis le geste à la parole.
– Je suis ravi Dormeur d’amour d’enfin vous rencontrer. La galaxie bruisse de votre nom, de votre personnalité. Vous êtes en quête à ce qu’il paraît? Vous êtes à la bonne porte ! Tinder ne peut que vous aider! Vous êtes bien célibataire? Notez que pour nous, cela a peu d’importance. C’est seulement pour comprendre votre profil, dit-il avec cette amabilité très américaine qui cherche à donner l’impression qu’une nouvelle connaissance est déjà ancienne.
– Euh, oui, je suis célibataire depuis quelques mois…répondis-je avec moins d’entrain que lui.
– Ah! Je vois. Et n’avez-vous pas penser à utiliser nos services?
– Euh, non, je ne suis pas très applications…
– Bon sang, vous dites vrai, aucune trace d’une quelconque inscription. Votre réputation n’est pas usurpée, vous êtes un cas d’espèce…marmonna-t-il en pianotant sur sa tablette.
– Je ne suis pas très à l’aise avec l’amour numérique. Voyez-vous je suis plutôt romantique…avançai-je pour m’expliquer alors que je n’avais pas à le faire.
– Ah, mais nous avons aussi des romantiques sur notre site! Et vous êtes un homme, pas trop mal fait de votre personne, vous devez bien avoir des envies, des besoins? m’interrogea-t-il avec un clin d’œil.
– Oui, je ne suis pas un moine, mais je le débrouille à l’ancienne avec des rencontres dans le monde réel.
– Bien, bien, balaya-y-il d’un geste de la main. Cependant, vous allez profiter de possibilités infinies de rencontres. Je vais me charger de vous et vous concocter un profil qui attirera le sexe, la passion, l’amour mignon, le romantisme même! acheva-t-il très satisfait.
– Je vous remercie pour votre sollicitude, mais je ne suis pas là pour cela. Je suis en quête de réponses. Alors, si vous souhaitez m’aider, dites-moi pourquoi ne sommes-nous plus ensemble ? demandai-je sans grand espoir.
– Dormeur d’amour, Tinder ne traite pas les séparations, mais les rencontres… Nous ne sommes pas l’avant, nous sommes l’après. Nous ne sommes pas la cause, nous sommes les heureuses conséquences, déclina-t-il avec son plus beau sourire colgate.
– Mais elle a utilisé votre application, à plusieurs reprises, je le sais. Donc, Tinder peut être une cause de séparation, assenai-je.
– Vous devriez faire comme elle. Elle a réduit la peine de votre rupture en recherchant quelques charmantes aventures. Nous sommes fiers de pouvoir aider les gens à retrouver de nouveau confiance et sentiments!
– Elle a utilisé Tinder quand nous vivions ensemble….
– Ouch, désolé pour vous Dormeur d’amour… Tinder décline toute responsabilité quant à votre rupture. Nous fournissons simplement un service, libre à tous de l’utiliser ou non, récita-t-il comme une formule bien apprise.
– Je ne vous accuse de rien. Ou sinon, cela serait beaucoup plus vaste que ma petite personne, sur la tentation et la consommation, et la manière dont elles changent nos rapports pour le pire ou pour le bon. Mais, non, la responsabilité pèse sur mes épaules et sur les siennes, pas sur les vôtres. Comme je vous le disais, je recherche des réponses. Et si j’ai été mené ici, vous en possédez certainement une. Je sais qu’elle s’est inscrite sur Tinder, qu’elle a dû à certains moments en avoir une utilisation compulsive, comme tout le monde j’imagine, et qu’elle y a fait des rencontres. Ce n’est pas cela qui m’intéresse…. Je cherche à savoir pourquoi elle s’est inscrite sur votre site alors qu’elle était avec moi, pour ne pas répéter les mêmes erreurs si jamais nous nous retrouvions une nouvelle fois…terminai-je ma longue explication.
– Hum. Vous êtes en effet une espèce à part. Je ne peux avoir qu’affection et admiration   pour votre quête et votre amour profond. Heureusement que vous êtes un peu unique, sinon on mettrait la clef sous la porte! Sans dévoiler de secrets, briser le sceau de la confidentialité, je vais voir ce que je peux faire. »

Et il pianota frénétiquement sur sa tablette électronique. Ses yeux allaient dans tous les sens. En même temps, il me parlait :

– Oui, vous aviez raison. Plusieurs fois. Désolé encore, des discussions avec des crushs d’après les horaires peut-être même en votre présence. Des échanges de compte What’app , donc des rencontres. Plusieurs. …énuméra-t-il comme si je n’étais pas là.
– Pour la confidentialité, c’est pas terrible Monsieur Tinder…Je souhaite juste savoir si un indice me permettrait de comprendre pourquoi elle a entrepris cette démarche qui assurément ne lui plaisait pas, ni évidemment à moi, dis-je en l’interrompant.
– Ah , pardon, pardon. Je me laisse aller. Elle a été une bonne cliente pendant un temps, et il semble que nous l’ayons perdu. C’est chez nous la rançon du succès, mais souvent les clients reviennent. Pardon, pardon, déviation professionnelle. Alors, ah, intéressant. Elle employait de fausses identités, non son vrai prénom, et elle désirait de la légèreté et de l’écoute. Cela vous aide-t-il Dormeur d’amour? me demande-t-il avec la voix de celui qui cherche une approbation.
– Pour l’écoute, je l’ai déjà appris… Peut-être… Vous qui avez l’habitude, qu’en pensez-vous?
– Avez-vous mis du temps à vous séparer ?
– Oui.
– Enfin, pensez-vous qu’elle le désirait ?
-…..Non, elle ne le voulait pas. C’est la situation qui a mené à la séparation.
– D’après mon expérience d’analyse de millions d’informations et de profils, je peux vous dire Dormeur d’amour qu’elle voulait s’amuser, plutôt jouer avec sa personnalité, avec d’autres, et en secret avec vous. Mais vous, vous ne vouliez pas jouer?
– Non…. C’est vrai qu’elle est joueuse. Merci pour votre temps, et pour votre aide finalement. »

Je me levai, et après avoir salué mon hôte qui semblait triste de me voir partir, je refus le chemin inverse qui m’avait mené à son bureau. D’un geste de la main, je dis au-revoir à mon hôtesse hologramme, et revins ensuite dans les pénates de mon ascenseur. C’est l’esprit en ébullition que j’entendis la petite voix familière:

«  – Je suis désolée J., mais j’avais besoin de légèreté, de jouer, et toi tu ne l’as pas vu…
– Oui, j’en suis désolé pour toi. J’ai oublié dans notre couple le jeu, c’est vrai…Mais, tu as quand même un peu abusé mon amour…
– Oui mon chéri, c’est pour cela qu’il est difficile de te voir, car je me rappelle ce que j’ai perdu mais aussi ce que j’ai fait, et je n’aime ni l’un, ni l’autre…. ».
Et comme d’habitude, la voix me quitta…(À suivre…)

Épisode suivant: L et J Histoire d’amour(Ep7) Dis-moi pourquoi ne sommes-nous plus ensemble?: Hong-Kong astral♥️

Les précédents épisodes:♥️ Dis- mois, Pourquoi ne sommes-nous plus ensemble? (1) L et J Dis-moi, pourquoi ne sommes-nous plus ensemble?(2): De la psychologie♥️ L et J Dis-moi, pourquoi ne sommes-nous plus ensemble?(3): Une petite Catalane♥️ L et J Histoire d’amour(Ep4):Dis-moi pourquoi ne sommes-nous plus ensemble?(Ep4): Un jardin sidérant.♥️ L et J, Histoire d’amour (5): Dis-moi pourquoi ne sommes-nous plus ensemble?(Ep5) La cartomancienne♥️

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