L et J Histoire d’amour(Ep4):Dis-moi pourquoi ne sommes-nous plus ensemble?(Ep4): Un jardin sidérant.♥️

lescoursjulien.com

L et J Histoire d’amour(ep4): Dis-moi pourquoi ne sommes-nous plus ensemble?(Ep4): Un jardin sidérant♥️

L’ascenseur émotionnel me mena vers une autre destination. Je profitai de ce temps de latence pour faire le point. J’avais trop picolé, et je n’étais pas assez organisé. Cela avait mené à un manque de sérénité et à une baisse du désir. Mince, j’ai des défauts, mais où sont mes qualités? Je n’en menai pas large dans ce petit espace cloisonné.

L’ascenseur s’approchait comme attiré par une puissance supérieure d’un grand bloc opaque. On ne distinguait rien de l’intérieur du pavé droit. Ce volume massif semblait exercer une attraction insoupçonnable. À mesure que l’ascenseur dans une course folle s’en rapprochait, ma peur augmentait. Je m’imaginais déjà me fracasser contre la paroi. Puis, à la seconde où je croyais que l’impact viendrait, le véhicule stellaire pénétra à l’intérieur comme si la paroi n’existait pas.

Comble de surprise! Ce bloc monolithique et sévère renfermait un jardin d’Eden. Je foulai une pelouse fraîche et soyeuse. Mes yeux écarquillés observaient tout avec admiration: des arbres aux fruits éclatants, des cours d’eau rafraîchissants, des cascades au son cristallin, des biches, des paons… C’était le jardin le plus beau au monde. Une musique céleste me berçait l’âme.

Un toussement affecté me fit faire volte-face. Je me retrouvai nez à nez avec un homme qui avait tout pour être rassurant. D’une petite cinquantaine d’années, il était d’une taille moyenne, ni trop beau, ni trop laid, d’une carrure normale, bien habillé sans être apprêté. Il affichait une mine aimable sans avoir l’air d’un escroc, et quand il commença à parler, sa voix correspondit parfaitement à sa physionomie. On ne pouvait se méfier d’un homme pareil.

« – Bonjour Monsieur Le dormeur d’Amour et bienvenue au jardin de tous les souhaits, me salua-t-il avec une légère inclination.
– Bonjour à vous, et merci pour cet accueil! Votre jardin est splendide. Son nom est fort bien choisi, lui répondis-je.
– Merci, merci pour vos compliments. Je ne suis que votre humble guide Dormeur d’Amour. Votre réputation vous précède en ces lieux, déclama-t-il chaleureusement.
– Ah bon! hésitai-je tout en me grattant la tête à la recherche d’une meilleure répartie. J’étais très étonné d’avoir une réputation, et à priori une bonne réputation en ce jardin inconnu de moi.
– Désiriez-vous découvrir les plaisirs de cet écrin?
– Comment pourrai-je refuser? dis-je avec un grand sourire. »

Et nous voici en ballade. Il se mua en parfait cicérone. Je visitai agréablement les jardins, mes soucis relégués au lendemain. Quand j’eus faim, apparut au détour d’une allée ombragée une petite table avec deux chaises et des mets à ma disposition tous plus succulents les uns que les autres. Le vin avait le goût du nectar des Dieux, l’ambroisie. Quand j’eus envie de me baigner après m’être restauré, nous débouchâmes sur la rive d’une calme rivière dans laquelle l’eau était d’une température idéale. À la suite de ma baignade, mon hôte me tendit une serviette si moelleuse qu’elle rappelait les doudous d’enfant. L’envie de faire une sieste se fit sentir, et une couche immaculée m’attendait en-dessous d’un feuillage bienveillant. Quel endroit reposant!

En m’endormant, je me fis juste la réflexion que mon hôte était vraiment formidable. Il m’avait raconté tant d’histoires drôles, intéressantes ou palpitantes pendant notre promenade ou le repas. Il semblait deviner mes envies, et les réaliser sans même le demander. Seulement, il n’avait rien mangé et je ne connaissais toujours pas son identité. Je remis cette question à plus tard.

Je me réveillai quelques heures plus tard. Je me sentais frais et ragaillardi comme je ne l’avais été depuis des lustres. L’esprit alerte et le corps léger, j’avais appétit de découvertes. Sans surprise, mon guide était à mes côtés. Il me tendit un verre pour me désaltérer et une serviette humide pour me débarbouiller. Le liquide me revigora de suite, exhala dans mon palais la senteur de pétales de roses. Le contact de la serviette eut un effet de jouvence immédiat sur les pores de ma peau. Quel endroit féerique !

Du temps avait passé pendant ma sieste. Nous étions à l’heure où le jour et la nuit sont amants. Avec un sourire entendu, mon hôte m’invita de nouveau à le suivre. Je le remerciais presque en m’engageant à ses côtés, certain de découvrir d’exaltantes nouveautés. Nous marchâmes sur un sentier champêtre ,au son des gazouillis d’oisillons, au-milieu d’un bois dans lequel on imagine résider des elfes ou des fées. Puis, nous arrivâmes dans une large clairière aménagée avec des couches en velours abritées par des draps de soie blanche en baldaquin.

La sonorité avait changé. Le chant des oiseaux s’était progressivement effacé devant une douce mélopée aux suaves et sirupeuses accompagnées de lyre, de tambourins de flûtes et de cymbales. Mon ravissement fut comblé, quand je vis des dizaines de femmes légèrement vêtues d’étoffe transparentes qui sembler orner leurs corps bien plus que le protéger. Devant ma béatitude heureuse, mon hôte était aux anges. Cela ne m’interpella guère, habitué maintenant à ce que mon contentement soit son premier commandement.

« – Très cher Dormeur d’amour, toutes ces femmes sont éperdument éprises de vous. Votre romantisme si célèbre en a fait vos vestales. Elles n’attendent que de vous connaître, déclara-t-il avec emphase. » Il inclina la tête, et d’un geste du bras qui embrassait toute la clairière, il me dit cadeau de toutes ces charmantes naïades.

Elles étaient de toutes les couleurs, les cheveux de toutes les teintes, certaines plutôt grandes, d’autres plus petites, des menues, des plus rondes, des plus sportives, des mannequins, des mignonnes, à l’air conquérant ou plutôt timide, aux fesses fermes ou aux hanches molles, aux seins généreux ou plus subtils. Mes yeux n’en pouvaient plus. Je serais resté encore longtemps immobile, si l’une d’entre elle n’était venue me prendre par la main pour me mener vers une couche large et spacieuse au centre de la clairière. J’étais l’empereur de Chine, le sultan ottoman!

Une fois bien installé, plusieurs de ces beautés vinrent à mes côtés. Je ne pus compter le nombre de mains qui s’occupaient de me dévêtir avec délicatesse, force sourire, et des murmures d’une grande sagesse: « Que vous êtes beau Dormeur d’amour!, Nous allons faire de votre séjour un enchantement! Dormeur d’amour, me trouvez-vous belle? … », un pépiement constant de bonnes nouvelles. Une peur me vint, celle de ne pas à être à la hauteur de ce présent divin, de ne pouvoir répondre à leurs désirs. Mais le miel de leurs voix, l’affectation de leurs gestes, et l’extreme tendresse de leurs regards chassèrent en un instant ce stress.

Je m’apprêtai à passer une nuit dont je me souviendrai. Une femme avait même défait mes chaussettes ! Mon bas était un du passé, le haut dépassé, j’étais nu, massé et caresse de tous les côtés. Mon désir commençait à me faire mal, mais de manière très agréable.

Puis les femmes s’écartèrent un peu de moi, firent un pas de côté pour former une allée au centre de laquelle une dernière déesse s’avançait dans sa tenue d’Ève. Ce fut un choc, c’était Elle! Je me redressai d’un bond. Le coeur parlait plus que le corps. Elle marchait a pas lents avec des yeux polissons et coquins. Sa démarche chaloupée la drapait d’un océan de sensualité. Elle papillonnait des yeux, se mordillait les lèvres. Tout son être m’appelait quand elle prononça avec extrême lascivité langoureuse des quelques mots: « Je suis heureuse de te revoir J. ». Mon esprit, mon corps, mon coeur, mon âme, tout chez moi n’était plus qu’abandon pour elle…

Mais…par un kaléidoscope aux milliers de facettes me revinrent en mémoire nos innombrables ébats : les grands comme les insignifiants, les tendres comme les mécaniques, les spontanés, les nécessaires, les doux, les brutaux, les inventifs et les rigolos. Jamais elle n’avait été aussi entreprenante. Puis, elle ne papillonnait pas des yeux, elle en clignait souvent. Et elle ne se baladerait pas à poil devant tant de gens, du moins d’après ce que je connaissais d’elle. Elle n’avait pu quand même changé à ce point en un hiver, un printemps, un été.

Ce n’était pas elle, assurément. Après le ravissement, s’insinua le dégoût. Je me rhabillai prestement et me désintéressai de tout immédiatement. Une vague d’incompréhension, de panique presque submergea la clairière. Le silence gagna. La musique, les chants, les mots doux se turent. Mon hôte s’avança vers moi et me parla:

« – Très cher Dormeur d’amour, que se passe-t-il? avec une voix cette fois-ci très mielleuse proche de l’hypocrisie.
– Il y a que je veux partir, déclarai-je calmement.
– Mais pourquoi? N’aimez-vous pas ce spectacle?
– Si, je suis dans une quête, une mission non d’érotisme, mais de compréhension.
– Mais, n’avez-vous pas déjà succombé aux charmes charnels depuis le départ de votre dulcinée ? m’interrogea-t-il avec persuasion.
– Si, plusieurs fois, mais sa pâle copie, qui me rappelle elle, me rappelle aussi que j’effectue cette odyssée trouver réponse à la question qui me dira si nous pouvons nous aimer encore: Pourquoi ne sommes-nous plus ensemble? Et Mesdames, n’en prenez pas ombrage, vous êtes magnifiques, mais si notre Amour à elle et moi n’est pas un mirage, je la préfère à vous toutes. Je m’en vais trouver mes réponses, dis-je avec fermeté. Et je me mis en marche.
– Aaaaaaaaahhhhh, Dormeur d’amour, difficile de te tenter hein, espèce d’idiot! éructa d’une voix transformée mon hôte soudain beaucoup moins affable…. ».

Et la clairière changea, et mon hôte se métamorphosa en un colosse gris aux yeux de flammes, au rictus méchant, la bave aux lèvres, et sur son front des cornes menaçantes. Des hardes habillaient les femmes, devenues des sacs d’os lubriques aux dents aiguisées. La forêt fut couvert du bruit d’insectes rampants, et les arbres présentèrent des signes de maladie.

« – Tu es laid, faible…ta femme a eu raison de te tromper….n’importe quel home est mieux que toi…lâche…pauvre type…, crachèrent les anciennes naïades maintenant harpies.
– Tu es une victime définitive et insignifiante Dormeur d’amour. Elle, elle t’a trompé, lascivement à l’image de la copie que je t’avais façonnée. Ça ne l’a pas dérangé de t’écraser. Je vais te dire pourquoi vous n’êtes plus ensemble: tu es un toutou, tu n’as aucune fierté!, acheva-t-il plein de colère et d’amertume. »

Je ne prêtai attention à aucune de leurs paroles. Elles respiraient le mensonge, la fausseté, la duperie, le manque de sincérité. Devant le rapprochement menaçant des succubes et du démon, je pris mes jambes à mon cou, et courut comme un dératé pour retrouver mon ascenseur soudain si accueillant.

Il s’éleva rapidement dans l’espace, comme s’il était lui-aussi soulagé de quitter ce jardin démoniaque. En un claquement de doigt, le bloc monolithique et opaque disparut. Je compris que sa noirceur correspondait à son véritable intérieur.

Une petit voix familière toute penaude et peu confiante se fit entendre:

« – J., tu as des qualités. Quand tu le veux de la volonté, et quand tu aimes de la fidélité. Ne crois pas tout ce que tu as entendu ni sur toi, ni sur moi s’il te plaît…
– Oui, je l’ai compris dans ce jardin. Et toi ?
– Je n’en ai pas eu autant que toi, et les hommes que j’ai connus, non plus. Un jour, mon chéri, je vais peut-être le regretter, te regretter…. ». Et le souffle de sa voix mourut.

(À suivre…) À lire: ♥️ Dis- mois, Pourquoi ne sommes-nous plus ensemble? (1) L et J Dis-moi, pourquoi ne sommes-nous plus ensemble?(2): De la psychologie♥️ L et J Dis-moi, pourquoi ne sommes-nous plus ensemble?(3): Une petite Catalane♥️

lescoursjulien.com

Page Facebook: CoursJulien

Twitter:@lescoursjulien

Contact: lescoursjulien@yahoo.fr

2 commentaires sur “L et J Histoire d’amour(Ep4):Dis-moi pourquoi ne sommes-nous plus ensemble?(Ep4): Un jardin sidérant.♥️”

  1. Ping : Liens podcasts L et J Histoire d’amour(Ep4): Dis-moi pourquoi ne sommes-nous plus ensemble? (Ep4): Un jardin sidérant ♥️ - Les Cours Julien

  2. Ping : Liens podcasts L et J Histoire d’amour (Ep4): Dis-moi pourquoi ne sommes-nous plus ensemble? (Ep4): Un jardin sidérant♥️ - Les Cours Julien

Laisser un commentaire

I accept that my given data and my IP address is sent to a server in the USA only for the purpose of spam prevention through the Akismet program.More information on Akismet and GDPR.