Heureux qui comme Ulysse, Du Bellay, commentaire, analyse.

« Heureux qui comme Ulysse.. », de Joachim Du Bellay, « Les Regrets »1558.

 

 

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d’usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !

Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m’est une province, et beaucoup davantage ?

Plus me plaît le séjour qu’ont bâti mes aïeux,
Que des palais Romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l’ardoise fine :

Plus mon Loir gaulois, que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
Et plus que l’air marin la doulceur angevine.

Les regrets, 1558.

Exemple de plan de commentaire avec introduction et conclusion dupoème Du Bellay, « Heureux qui comme Ulysse… », Les Regrets, 1558.

(ceci n’est pas un modèle, mais un exemple. Votre réflexion personnelle peut évidemment vous mener à d’autres pistes de lecture).

 

 

Introduction :

 

Le recueil des Regrets est publié en 1558 lorsque Du Bellay revient de Rome, où il a plusieurs années auprès d’un de ses cousins, cardinal Jean Du Bellay. Ce grand humaniste, proche de Ronsard, participa au mouvement de la Pleïade.Intéressé et attiré par l’Antiquité et le savoir, il était heureux de découvrir cette ville. (accroche avec contexte littéraire)

Cependant, très vite il désenchante, et devient nostalgique de son pays natal, l’Anjou. Ce sonnet très connu « Heureux qui comme Ulysse… »met d’ailleurs en avant ce mal du pays. Il effectue une comparaison entre la ville italienne et sa province française, à l’avantage de cette dernière. (présentation du texte).

Il choisit ce moyen pour nous faire partager sa déception devant Rome, et sa tristesse d’être loin. De quelle manière exprime-t-il ses regrets ? (problématique)

Nous dégagerons tout d’abord le caractère humaniste du poème, avant de mettre en avant son émotion. (annonce de plan).

 

(introduction avec quatre parties : accroche avec informations sur l’auteur, présentation du texte, problématique et annonce de plan).

 

I- Un poème humaniste.

 

(phrase d’introduction de la partie avec rappel du thème)

 

a) Les références à l’Antiquité.

 

  • dès les deux premiers vers évocation de l’Antiquité à travers deux héros mythologiques grecs Ulysse (de l’Odyssée) et Jason (la quête de la Toison d’or)
  • évocation de l’importance des voyages et des découvertes dans le premier vers, valeur humaniste.
  • Dans les deux dernières strophes, description de Rome :  « des palais romains »(v.10), « marbre dur »(v.11)(bâtiments ), « Tibre latin »(v.12), « mont Palatin »(v.13)(indications géographiques, Tibre=fleuve de Rome, Palatin=une des sept collines de la ville)

 

b) Eloge de la France.

 

  • Deuxième strophe centrée sur la description méliorative de son village, caractère rassurant et chaleureux : « petit »(v.5), « cheminée »(v.6), « clos »(v.7), « province »(8).
  • Les deux derniers tercets sont composés de comparaisons entre l’Anjou et Rome, à l’avantage de la terre natale de l’auteur sur les bâtiments, les fleuves, les collines, le climat.
  • La terre natale représente aussi la famille, les racines : « parents »(l.4), « aïeux »(l.9).c) Un bonheur raisonnable.

 

– Le premier mot du poème est « Heureux », indique le thème du sonnet : le bonheur, et la vision de l’auteur, un bonheur simple attaché à ses racines.

– Le voyage est montré pour son qualité, pour son apprentissage humaniste qui rend meilleur : « Et puis retourné , plein d’usage et raison, »(v.3)

– Bonheur humble : « petit village » (v.5), « pauvre maison »(v.7), « mon petit Liré »(v.12). C’est un bonheur fait de connaissances et de peu de biens matériels qui est présenté.

 

(phrase de conclusion/transition de la partie lors de la rédaction)

 

 

II- Un sonnet lyrique et pathétique.

 

(phrase d’introduction de la partie lors de la rédaction)

 

a) Un sonnet lyrique

 

– apparition de l’auteur au début de la deuxième strophe, première personne du singulier « reverrai-je »(l.8)

utilisation de possessifs pour se rapprocher de son pays : « mon petit village »(v.5), « m’)(v.8).

– Sentiment rappelé avec insistance par l’auteur par l’anaphore « Plus » (v.9,11,12,13). Du Bellay nous exprime un sentiment authentique, d’un épisode vécu.

 

b) Le registre pathétique.

 

  • « hélas !»(v.5) marque le changement dans le sonnet, passage à la douleur et aux regrets.
  • Incertitude angoissante : « Quand reverrai-je »(v.5), « en quelle saison »(v.6), « Reverrai-je »(v.7), répétitions sans réponse, montre qu’il a peu d’espoir.
  • Du Bellay souffre de la distance avec son pays natal, mais aussi d’être à Rome qui lui apparaît froide : « marbre dur »(v.11), « douceur angevine(v.14). c) Une vision paradoxale du voyage.

 

  • voyage vu par son côté positif humaniste, et didactique : « plein d’usage et raison »(v.3)
  • caractère aussi de l’aventure, excitant avec la comparaison à de grands héros, univers épique et merveilleux.
  • Cependant, c’est le retour le plus important. Besoin de retour aux racines, comme Ulysse qui met dix ans à revenir dans son royaume pendant son Odyssée.

 

(phrase de conclusion de la partie lors de la rédaction)

 

 

Conclusion :

Ce sonnet nous propose une vision humaniste de la vie dans l’évocation des voyages, et de la recherche d’un bonheur sage et simple. Il exprime aussi une douleur forte et réelle du poète, qui vit une expérience décevante à Rome. Le voyage n’est plus rêverie et apprentissage, mais contrainte.(reprise des conclusions partielles, réponse à l’annonce de plan)

Du Bellay nous évoque simplement, mais avec affection et chaleur son pays natal. Il nous en montre le manque qu’il ressent par un comparatif répétitif entre l’Anjou et Rome. (réponse à la problématique)

Le poète crée aussi la surprise en renversant le début du poème plutôt positif avec une suite plus pathétique, bien que toujours rythmée. En consacrant la supériorité de sa province française, Du Bellay participe aussi au mouvement humaniste français, qui cherche à mettre en avant la langue nationale par rapport au latin à l’écrit, à travers la Pleiade notamment. (ouverture)

(conclusion avec trois éléments : reprise des conclusions partielles, réponse à la problématique, ouverture)

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2 commentaires sur “Heureux qui comme Ulysse, Du Bellay, commentaire, analyse.”

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